Désormais, il symbolise l'amour, la bonheur et le printemps (on l'offre souvent accompagné d'un bouquet de perce-neiges, un autre symbole du nouveau saison)
Pourtant, jadis, les significations étaient plus complexes.
Martisor- une vision ..."darwiniste" ;)
Au début, il n'y avait que ce fil double, mais aux couleurs différentes- noir et blanc, liées symboliquement au temps et à l'agriculture.
Apres cette période, on attachait la ficelle à une branche fleurie, pour que les petits soient si beaux et sains comme les fleurs de l'arbre.
(cc)Olahus
Pour plus sur les superstitions et légendes liées au martisor, consultez ce lien (fr)
ou celui-ci (ro)
La tradition de nos jours
D'autres, moins traditionnels, représentent des animaux, des bonhommes, des cœurs, des fleurs, voir des bijoux. Elles sont en plastique ou en bois, en fer-blanc ou en or, selon le goût et surtout le budget des acheteurs.
Les martisoare ne dépassent pas, d'habitude, 5 centimètres en diamètre, et portent presque toujours le fil entrelacé.
Une fois reçues, on les attache à la blouse, au revers du manteau, ou au poignet, et on les porte pendant plusieurs jours.
Du commerce et de la passion
Les martisoare n'apportent pas du bonheur uniquement aux acheteurs, ou à celles qui le reçoivent, mais également aux commerçants, des petits aux grands.
Si pour les étudiants en Beaux-arts ou autres vendeurs de la rue il s'agit de faire une petite « fortune », pour les grandes compagnies le martisor doit être pris en compte dans leur stratégie de marketing. Les roumains sont si attachés aux martisor que même les multinationales doivent s'adapter- prenez par exemple les hypermarchés Carrefour de Bucarest qui avaient, cette année, des décorations en forme de martisoare au-dessus de chaque rayon.
Au fond, le martisor est un prétexte d'acheter des cadeaux plus consistents voire pratiques, des machines à laver aux...voitures (pour les maris ou amants bien riches ;)) Dans ces cas, la ficelle n'est plus obligatoire.
Pourtant, ce sont les martisoare traditionnels, surtout les rares martisoare préparés encore par les donneurs, qui attirent l'attention des étrangers.
Certains s'attachent tant à cette coutume qu'ils en fabriquent eux même, comme ces femmes expatriées ou comme notre Jean-Luc, dont je reproduis ici son témoignage bien impressionat:
"Dès mes séjours en Roumanie j'ai découvert des traditions dont certaines m'ont énchanté! Celle du martisor est une des plus aimable...
(...)
On prépare "amoureusement" son màrtisor (ou ses màrtisoare) dans les derniers jours de février, en secret… jusqu'au jour dit, où on les offre à sa maman, à sa petite amie, à son institutrice…
Je me suis plié de bonne grâce à cette tradition, et, une année où je devais être très amoureux, j'ai torsadé six mètres de fils rouge et blanc !"